Fred Astaire

Illustration pour Table Bleue, revue hétéroclite genevoise

Image d'illustration - Crédit: DeepAI

Fred Astaire

Là où le travail négatif de la culture judéo-chrétienne occidentale devient le plus manifeste, c’est dans le mutisme auquel elle condamne la chanson d’amour, lorsque s’approche le dénouement honteux du coït. Je pense à une scène en particulier des parapluies de Cherbourg : après une déclaration exaltée, dont le caractère solennel est magnifié par la musique, c’est dans le silence le plus absolu que le couple gravit les escaliers qui mènent à la chambre. Véritable paria de l’art et de la romance, qui en aucun cas ne sauraient s’accommoder des détails d’ordre corporel, la relation sexuelle se voit reléguée dans le domaine de l’ellipse. Ce qu’il nous faudrait, pour rattraper des siècles de puritanisme et de romantisme à censure, c’est une pluie de pornos musicaux, avec des Fred Astaire biroutes à l’air.

Stéphane Augsburger
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